C’est officiel. La Cité du Théâtre viendra parachever l’offre culturelle de Clichy-Batignolles en s’établissant boulevard Berthier, face au parc Martin Luther-King. La Comédie française et le Conservatoire national d’art dramatique vont s’installer à côté des Ateliers Berthier, qui abritent, depuis 2003, la seconde salle de l’Odéon. Ce sera, ni plus ni moins, l’offre théâtrale la plus prestigieuse de France. Et elle sera à nos portes !
Cette Cité du Théâtre permettra à la vénérable Comédie française de disposer d’une grande salle modulable, adaptée aux créations contemporaines. Une salle dont ses dirigeants rêvent, depuis des décennies. Le Conservatoire national, trop à l’étroit dans le 9ème arrondissement, disposera de quatre salles de répétitions qui pourront être ouvertes au public. L’Odéon conservera sa salle et pourra pérenniser ses installations avec de nouvelles loges et des salles de répétition. L’originalité est que le Conservatoire servira de trait d’union entre les salles de l’Odéon et de la Comédie française, en prise directe avec les espaces publics d’accueil et de restauration. Cet emplacement central réjouit la directrice de l’école : « Quand on m’ a dit que ce serait l’espace que tous traverseraient pour aller d’un pôle à l’autre, j’ai applaudi : que l’école soit en partie perturbée, par la proximité des allers et venues du public, des acteurs, et des metteurs en scène, c’est parfait ! », a-t-elle confié à Télérama.
Si la Cité du Théâtre peut s’établir près de chez nous, c’est grâce à l’accord d’une autre grande institution culturelle, l’Opéra de Paris. En effet, depuis la fin du XIXème siècle, les ateliers de décor et de construction de l’Opéra ont pris place sous la nef des bâtiments industriels qui bordent le boulevard. Ces ateliers vont déménager sur le site de Bastille, laissant la place nécessaire pour ce projet ambitieux. Au final, la Cité du Théâtre occupera 20 000 m2. Ouverture prévue en 2022.
Le Président de la République et la ministre de la Culture ont visité le site, le 24 octobre dernier. « Il s’agit d’investir pour l’avenir et pour la transmission artistique à de nouveaux publics sur ce territoire du grand Paris », a affirmé Audrey Azoulay. C’est le dernier projet culturel d’envergure du quinquennat Hollande. Reste une question : le projet survivra-t-il à un nouveau Président ? « On va avancer le plus loin possible jusqu’aux prochaines élections », promet la ministre. Le patron de la Comédie française, Eric Ruf, se montre aussi confiant : « Cela serait difficile de trouver un projet alternatif tout aussi fort, qui répond à autant de questions géographiques, artistiques, économiques… Si l’Etat y renonçait, les demandes ne tarderaient pas à revenir, tout aussi impérieuses. »
Un nouveau chantier à suivre…